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Trio Antara, Concert pour Debussy
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Trio Antara, Concert pour Debussy
Le projet "Concert pour Debussy" est le fruit d’une collaboration de plusieurs années entre le Trio Antara (Emmanuelle Ophèle à la flûte, Audile Auboin à l'alto, Ghislaine Petit-Volta à la harpe) et le compositeur et directeur artistique Benoît Sitzia.
Cet enregistrement met en lumière un travail approfondi sur la Sonate pour flûte, alto et harpe de Debussy, commencé à Avignon en collaboration avec Pierre Boulez. Il explore également le sens profond du cycle inachevé des Six Sonates pour divers instruments, que Debussy a commencé à écrire entre 1915 et 1917.
La sonate pour flûte, alto et harpe, véritable laboratoire de la pensée et de la poétique de Debussy, a contribué à la notoriété de cette formation chambriste, inspirant de nombreuses œuvres nouvelles. La structure de cette sonate, ses références à la tradition musicale française, et ses interrogations sur les idéologies modernistes, ont inspiré la construction du programme de ce disque.
Le projet s’articule autour de l’idée du « concert » baroque, avec ses hommages nominatifs et imaginaires, en écho aux visions poétiques de Debussy, de ses contemporains, ainsi que des compositeurs et compositrices de notre temps. Il s’agit d’un hommage fait d’hommages et d’images, explorant des liens d’inspiration intemporels et esthétiques, mettant en lumière une cosmogonie musicale qui révèle non seulement ce que Debussy était, mais aussi ce qu'il représente toujours aujourd’hui.
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Hommage à Rameau
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Hommage à Rameau
Présentation
Le caractère de ce disque résulte de la rencontre des différents regards portés sur la musique de Jean Philippe Rameau. La harpe, avec audace s’empare de l’écriture du clavecin dont elle corrige avec bonheur l’un de ses caractères ; la brièveté des sons. La transposition à la harpe enrichit la sonorité et valorise la polyphonie de la suite du 1 er livre de pièces de clavecin de 1706.
Ensuite La Fantaisie de Camille Saint-Saëns (1907) qui explicite le lyrisme latent et quelquefois discret de son ancêtre artistique.il crée l’émotion ; la harpe ardente et le violon cardiaque nous prennent l’oreille avec conviction.
Quant à la sonate pour flûte, alto et harpe de Claude Debussy (1915) c’est une autre affaire ! Associer ses trois instruments est déjà tout le sens de l’aventure. Bienheureux les audacieux. La présence de l’alto offre la loquacité multicolore de sa sonorité par les vocalises d’Odile Auboin. Enfin la parole pure, agile et colorée de la flûte devient vocale par le souffle d’Emmanuelle Ophele.

Pierre Vellones

Pierre Vellones
Présentation
Pierre Vellones, de son vrai nom Pierre Edouard Léon rousseau, est typiquement un compositeur de « l’entre-deux guerres », celle de 14-18, à laquelle il participa courageusement en tant que médecin auxiliaire, et celle de 39, qui débuta quelques
semaines après sa mort. Musicien, littérateur, peintre et médecin, son originalité réside dans son indépendance à l’égard de toute école et dans ses recherches de sonorités nouvelles. Il s’intéressait aussi bien aux expériences de Cage et de Mossolov (lequel cherche à traduire musicalement le mouvement du machinisme et de l’industrialisme), qu’au folklore des autres continents. De ce fait sa vive curiosité artistique fut à l’écoute de toutes les nouveautés dans le domaine sonore, dont il tira partie avec une inlassable créativité.
En 1934, sous le charme d’un récent voyage en Espagne, pierre Vellones, qui rapportait plusieurs aquarelles faites au cours de son voyage (dont celle qui illustre ce livret), composa deux pièces pour piano qu’il transcrivit l’année suivante pour
flûte, basson et harpe sous le nom de « impressions d’Espagne ». Ici les timbres agrestes de la flûte de Patrice Bocquillon et du basson de Régis Poulain se joignent à Ghislaine Petit-volta dans un dialogue envoutant.
Quelques années plus tard, en 1938, il écrit l’une de ses dernières œuvres, de facture classique, le trio Op 94 pour Flûte, Hautbois et Harpe.
Le compositeur disait qu’il aborderait les grandes formes classiques plus tard, dans sa maturité. Hélas ! la vie qu’il aimait tant lui fût enlevée avant qu’il n’entende son trio, qui comporte trois mouvements d’une écriture volontairement simple et mélodieuse. Ghislaine Petit-volta est accompagnée par deux musiciens de l’Ensemble Musique de Ville d’Avray, Patrice Bocquillon à la flûte et Jacques Vandeville au hautbois.

Claude Debussy, la musique de Chambre

Claude Debussy, la musique de Chambre
La sonate pour flûte, alto et harpe, par Frédéric Chatou à la flûte, Diederik Suys à l’alto, deux musiciens de l’orchestre de l’opéra de Paris ;
Les trois sonates ont vu le jour grâce à l’éditeur Jacques Durand, qui réussit à tirer le compositeur de l’isolement dans lequel il vivait depuis le début de la première guerre mondiale. Debussy envisagea alors une série de six sonates pour divers instruments dans l’esprit de la sonate préclassique en hommage aux maîtres français du XVIIIème siècle.
Lettre du 6 Oct.1915 de Debussy à son ami Bernardino Molinari
Mon cher ami,
Votre bonne lettre m’a trouvé dans un petit coin au bord de la mer, où je suis venu tâcher d’oublier la guerre ! et, depuis trois mois, j’ai pu retravailler…
Songez, cher ami, que je suis resté pendant un an à ne pouvoir faire de la musique…Enfin, j’ai dû, presque, la réapprendre. C’était pour moi une découverte, et elle m’a semblé encore plus belle ! Est-ce d’en avoir été privé pendant si longtemps ? je n’en sais rien ? quelle beauté il y a dans la musique « toute seule » ? celle qui n’est pas un parti pris, une recherche pour étonner les soi-disant « dilettanti »… Le total d’émotion qu’elle contient est introuvable dans quel qu’autre art qui soit ? cette
puissance de la « mise en place harmonique » que l’on comprend si peu, car, nous en sommes encore, à la « marche d’harmonie » et, rares sont ceux-là à qui suffit la beauté du son ? J’ose vous parler de cela, à vous qui êtes sensible, plus que les « musiciens » à cette émotion qui commence à cette frontière, qu’ils ne peuvent franchir… !
… j’ai terminé …. une sonate pour Flûte, alto et Harpe ; dans la forme ancienne, si souple, (sans la grandiloquence des sonates modernes).Il y en aura six, avec des combinaisons différentes, la dernière réunira les sonorités employées dans les
autres…Pour beaucoup de gens, ça n’aura pas l’importance d’un DRAME Lyrique…mais il m’a paru que cela servira mieux la musique
Ce projet des six sonates sera interrompu par sa mort en 1918 après la composition de la troisième sonate pour violon et piano.

Images du Temps

Images du Temps
Philippe Ferro, Directeur musical de l’Orchestre d’harmonie de la Région Centre depuis 1992 a initié cette aventure autour de la création avec les instrumentistes de l’orchestre , des solistes et de nombreux compositeurs :
Nous avons donc enrichi modestement mais régulièrement le répertoire pour Orchestre à vent favorisant ainsi des rencontres inoubliables, empreintes d’une fidélité qui me tient particulièrement à cœur. Les esthétiques sont très diverses et cet
enregistrement live rassemble quelques-unes de ces aventures musicales qui, pour nombre d’entre elles, ont été inspirées par notre rapport à la nature, à notre environnement. Les musiciens ne sont dons pas déconnectés de ces problématiques
qui nous touchent tous sans exception.
Au sujet de l’œuvre qui nous concerne, commande de Philippe Ferro pour le 20 ème anniversaire de l’OHRC en 2002 et pour commémorer le bicentenaire de la ville de Hué classée patrimoine de l’humanité par l’UNESCO; Images du temps ou images de la cité impériale de Hue, Tôn Thât Tîet nous dit ceci : Cette ville, où le temps semble être suspendu, avec sa cité interdite, ses paysages environnants, et surtout la célèbre « Rivière des parfums » dont les courbes indolentes nous font oublier les affaires du monde, est la source de plusieurs de mes compositions. En écrivant pour cette formation, qui m’est peu habituelle, j’ai voulu essayer une autre manière d’utiliser les couleurs sonores. Une œuvre musicale est aussi un tableau. L’œuvre a pour notes principales FA-LA, qui représentent « La terre de l’est », Fa étant la note correspondant à l’élément « terre » et LA, la note correspondant à l’élément « bois » ou la direction « Est », selon le Yi Jin (livre de Mutations de la philosophie chinoise).

Trouvères, à la cour de Champagne

Trouvères, à la cour de Champagne
Ensemble Venance Fortunat dirigé par Anne Marie Deschamps ( interprète de la musique médiévale, chanteuse, musicologue, pédagogue et compositrice française qui fonde en 1974 l’ensemble Venance Fortunat, première formation vocale française a cappella spécialisée dans la musique médiévale).
En cette deuxième moitié du XIIème siècle qui voit naître tant de chefs d’œuvres qu’on appellera Romans, c’est à la cour de Marie de Champagne (1145-1198) que le parler d’oïl prend ses lettres de noblesse, près de Chrétien de Troyes. Il faudrait dire le chanter d’oïl car la communication de cette littérature est encore ici assurée par la performance vocale. Il faut que je chante- pour dire, pour faire vivre ce qui est écrit, pour que le son touche l’autre de sa vibration, pour que le silence prenne son sens, pour qu’entende » l’oreille du cœur ».
Qui sont ces auteurs-compositeurs ? Les trouvères qui, encouragés à la cour de Marie de Champagne, sont, plus que les troubadours, gens de cour. Ils font germer à leur mode la lyrique des troubadours qui les ont influencés. Ils composent estampies, rondeaux, plaintes funèbres, chansons de toile, de rencontres, de croisades…motets pour danser, rire, pleurer, raconter, pour tuer le temps, pour déclarer son amour, s’encourager au départ, corriger le monde, pour l’admirer, pour prier… Tous les registres sont parcourus.
Il est certain que dans les pièces monophoniques de Guillaume de Machaut, le chanteur était soutenu par la harpe ou la vièle, selon l’ancien usage des troubadours et des trouvères. Le travail d’accompagnement à la harpe que j’ai entrepris à la
demande d’Anne-Marie Deschamps autour de ce programme des Trouvères à la cour de Champagne a été un long chemin d’apprentissage. De l’écoute des chants,
des motets à l’improvisation tout était à faire car rien n’était écrit pour les instruments au moyen âge.
J’ai suivi les stages d’Anne Marie Deschamps qui m’ont permis d’expérimenter cette musique sur une harpe moderne à leviers produite par Camac.
En m’imprégnant de l’écriture neumatique et de la vocalité du chant médiéval, j’ai pu ainsi, entourée des chanteurs de l’Ensemble, restituer l’esprit de cette musique et improviser sur mon instrument.